Levé (trop tôt) ce matin je me suis mis en tenue pour aller courir vers 7h20.
Courir c'est devenu pour moi, avec Marie, comme le golf pour certains : c'est une façon sportive de découvrir les lieux que l'on visite. J'ai commencé à prendre cette habitude à Vendome durant l'hiver 2006 : quand nous sommes là, le dimanche matin avec sa maman nous courons dans la forêt voisine et, séjour après séjour, j'ai pu voir la végétation changer suivant le cycle naturel des saisons (un phénomène jusque là très abstrait pour moi..). Depuis, j'ai 'fait' en footing Central Park, les fortifications côtières de La Rochelle, la plage de Locquirec dans les Côtes d'Armor, le Tiergarten et la Siegesaüle à Berlin, la Croisette à Cannes, et même la forêt autour de Noyon ! La forêt de notre enfance, celle où l'on se baladait avec nos petits vélos Peugeot, je la redécouvre maintenant en courant. La terre y est toujours la même : très sèche et claire, comme du sable. La végétation, en revanche, ont complètement changé la physionomie de la clairière que nous fréquentions enfants : les grands arbres ont été coupés, et leurs successeurs, presque trente ans plus tard, sont déjà hauts.

La bande son de mon footing est toujours la même : la musique me déconcentre et décale mon rythme respiratoire, aussi j'ai trouvé le programme audio parfait pour se distraire de la douleur de l'effort, et ne pas se caler involontairement sur un tempo anti naturel : le 'Masque et la Plume'. Les premières notes de 'La Fileuse' de Mendelsson sont maintenant intimement liées à la sensation physique des premières foulées, que ce soit dans le bois de l'Oratoire à Vendome, ou au bout du monde. J'associe aussi certaines chroniques de livres, de films ou de pièces de théâtre à tel ou tel petit virage de sous bois, ou bien à la lumière rose d'un début de journée de Mip à Cannes.

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